Quoi de plus simple ? 10 étapes pour comprendre la démarche de réalisation d'un montage vidéo personnel

Aujourd'hui, avec l'avènement des équipements numériques, il devient possible de réaliser ses propres montages vidéos de manière simple, pour un investissement relativement modique. Je vous propose de vous faire profiter de ma petite expérience dans ce domaine pour vous aider à vous lancer dans cette aventure.

(Mis à jour en avril 2005) - Accès rapide à la deuxième page sur la compression - Nouveau : une sélection des logiciels gratuits !

Etape 1 - S'équiper d'une caméra DV

Inutile d'investir désormais dans une caméra Hi-8 ou VHS-C si vous désirez faire des montages vidéos. Cela vous obligerait par la suite à acquérir des équipements plus chers, pour une perte de qualité significative. Pas d'hésitation : investissez dans une caméra au format DV; Le choix est désormais large et vous devriez sans peine trouver votre bonheur !
Attention : toutes les caméras n'ont pas une "entrée DV" appelée DV-IN. Sans être indispensable, cette option vous permettra de ré-engistrer vos montages terminés sur une cassette DV, une solution de sauvegarde et de stockage simple et économique. Plus rare, une entrée analogique pourra aussi vous aider à convertir vos anciennes cassettes VHS.

Etape 2 - S'équiper d'un micro-ordinateur
Quoiqu'en disent les vendeurs informatiques, point besoin d'avoir une bête de course pour réaliser vos montages ! Pour mes premiers montages, j'utilisais ainsi un simple processeur Céléron 400 et tout se passait très bien ! Par contre, deux conditions : prévoir de la mémoire (256 Mo ou plus) et si possible un deuxième disque dur rapide (IDE 7200 tours) de grande capacité (> 80 Go). Les nouveaux disques Serial ATA (SATA) présentent encore de meilleures performances mais sont un peu plus chers.
N'importe quel PC de bureau à 800/1000 euros fera donc aujourd'hui parfaitement l'affaire. Vérifier que la carte graphique dispose bien d'une sortie télé (TV out). Ca peut se reveler pratique pour vérifier vos montage sur un deuxième moniteur. Vérifier également que la carte mère dispose de la prise Firewire (DV) !
Au niveau du système d'exploitation, préférez ceux orientés professionnels (windows 2000 ou XP) que ceux, plus anciens, grands publics (Win98/Me) à cause des problèmes de stabilité. Windows XP (et son service pack 2) est désormais le système à retenir pour un matériel neuf.
Evidemment, si vous êtes un fan du monde Apple, jetez vous sur les iMacs ou G4/G5... C'est un peu plus cher mais ça vous permet de passer directement à l'étape 4 : la carte d'acquisition est fournie en standard sur ces micros ! On commence également à trouver des logiciels de montage sérieux sous Linux, mais l'installation du système et des pilotes peut se reveler difficile pour les non initiés.

Etape 3 - S'équiper d'une carte d'acquisition IEEE 1394 firewire
C'est grâce à cette carte que vous transférerez votre images depuis votre caméra jusqu'à l'ordinateur. Elle s'installe généralement à l'intérieur de l'ordinateur sur un bus PCI. Elle coute peu cher (45 euros) mais est aussi souvent vendu avec un logiciel de montage.
Notez qu'on trouve de plus en plus de carte mère qui propose ce port par défaut. Vérifiez le avant d'acheter votre PC !

Etape 4 - Installer un logiciel de montage (liste des logiciels ici !)
Il en existe plusieurs, et sont souvent vendus avec les cartes d'acquisition IEEE 1394. La référence reste, pour moi, toujours Adobe PREMIERE (désormais en version Pro 1.5), qui vise le marché amateur éclairés/professionnel, et reste du coup encore un peu cher. Depuis la version 6.5, ce logiciel est désormais très stable, et inclu des fonctionnalités de compression MPEG. Comme c'est une référence, vous pourrez facilement trouver livres ou site internet pour vous aider à maîtriser toutes les subtilités du logiciel. Et c'est un produit qui reste de prise en main simple, même si un peu déroutant les premières heures.
Les professionnels fortunés préfèreront Avid Xpress ou Végas, les fanatiques Apple le logiciel Final Cut Pro, et les débutants Fast Studio ou Ulead Media Studio, beaucoup moins chers.
Le logiciel Pinacle Studio 9 rencontre également beaucoup d'adhésion dans le grand public, en raison de son coût et d'un fonctionnement très simple. S'il offre désormais énormément de fonctionnalités, on lui reprochera une certaine lourdeur (certainement du à un développement moins optimisé que pour les logiciels Adobe), qui a tendance à faire "ramer" la machine, et provoquer des problèmes de stabilité. Le logiciel professionnel de Pinnacle, LIQUID EDITION v6 semble par contre faire l'unanimité et offrir une prise en main plus rapide que Première.

Nouveauté Noël 2004 : Adobe vient de sortir PREMIERE ELEMENTS v1.0 (90 euros) qui est la version grand public de son logiciel de montage PREMIERE PRO. Ce logiciel concurrence directement Studio 9, en proposant des fonctionnalités comparables : dérushage, gravure DVD... Bien sur, les fonctions de montage sont moins évolués que pour la version professionnelle, mais le "moteur" (et la puissance donc !) reste le même ! Un sérieux concurrent pour Pinnacle !

Etape 5 - Commencer son montage vidéo !
Les choses sérieuses commencent ici ! Que vous ayez filmés vos vacances ou joués les Spielberg dans votre jardin, il vous faudra dans un premier temps transférer votre film depuis votre camescope DV vers votre ordinateur. C'est le processus d'acquisition vidéo. Afin de limiter la taille des fichiers, et les risques d'erreurs, faites le par séquence de 20 à 30 minutes. C'est votre logiciel de montage qui vous guidera dans cette étape. Au final, vous aurez un fichier .avi brut de plusieurs giga-octets sur votre disque dur.
Pour être plus facilement exploitable, je vous conseille de découper ce très gros fichier en d'autres plus petits. Et là, le DV présente un avantage : en effet, en plus de l'image, le format DV stocke la date et l'heure du tournage. Du coup, il devient simple de repérer les débuts et fins de chaque plans. Cette fonctionnalité est intégré à certains logiciels de montage mais pas à tous. Dans ce cas, téléchargez le freeware "Scenalyser" (attention, il existe également une version payante), qui va faire ce boulot pour vous. A la fin de cette opération, vous avez autant de petits fichiers que de plans filmés ! Pratique et rapide ! Vous pouvez alors supprimer votre fichier initial, celui de plusieurs giga-octets...

Etape 6 - Le dérushage : à la guillotine !
Il faut maintenant reperer dans chaque plan le (ou les) passage à conserver. Cela revient à définir les points d'entrée et de sortie du plan. Mais attention, désormais , nous travaillons à un niveau logique (ou virtuel) du montage. Il vous sera donc à tout moment possible de modifier ces points, afin de récupérer des images que vous auriez pu dans un premier temps exclure.
Pratiquement, dans Premiere, importez tous les petits fichiers créés dans votre logiciel de montage et définissez pour chacun les points d'entrées et de sorties.
Ne négligez pas ce travail, et ne gardez que les plans qui présentent un vrai intérêt ! C'est souvent là que se détermine la qualité du montage final !

Etape 7 - Définir l'ordonnancement des scènes
C'est l'étape la plus sympa : Vous placez toutes les scènes "dérushées" dans votre clipboard (attention, c'est différent de la table de montage !). C'est une espèce de visionneuse où tous les plans vont être mis en vrac. Il suffit alors de les ranger, afin de définir l'ordre d'appartion des scènes à l'écran. Rajoutez en début et fin un plan "noir" et le tour est joué. Quand vous avez terminé, activez le placement automatique de ce rangement sur votre table de montage (timeline en anglais).

Etape 8 - Transition et effets spéciaux
Pour le moment, nous avons un montage brut, qu'il est déjà possible de regarder. Il reste à ajouter des titres, des transitions ou des effets plus perfectionnés.
Entre chaque plans, définissez une transition, un fondu par exemple. Pour des effets beaucoup plus sophistiqués, il devient interressant d'avoir un processeur rapide, afin d'avoir une visualisation "temps réel" de l'effet.
Astuce : utilisez des fondus au noir pour marquer le passage d'un chapitre à un autre de votre histoire. Cela marque une pause qui améliore la comprehension globale par le téléspectateur.

Etape 9 - Musique !
La bande son n'est pas à négliger ! Les logiciels de montage sont désormais de véritables tables de mixage, ou vous pouvez multiplier les sources sonores (CD-AUDIO, MP3, son original du film, commentaires...). La synchronisation est importante et un décalage de quelques images avec le son sera perceptible par le spectateur.

Etape 10 - The End
Quand tout est prêt, il reste à générer le fichier final : cela peut prendre plusieurs heures, en fonction de la durée et de la complexité du montage.
Mais au final, vous aurez un nouveau fichier .avi qui pourra être lu par tous les ordinateurs...et certains lecteurs DVD... Pour ça, il va falloir désormais compresser ce joli (mais gros !) fichier. C'est l'objet de la deuxième page :-) !